L’exposition « Mission Dakar-Djibouti (1931-1933) : contre-enquêtes », qui s’est déroulée du 15 avril au 14 septembre 2025 au musée du quai Branly-Jacques Chirac, a été l’occasion de documenter la provenance et les modalités d’acquisition (achat, don, vol, saisie, réquisition, etc.) de très nombreux objets majoritairement conservés dans les réserves du musée. Mais elle a aussi permis de réassembler des collections séparées dès le retour de cette expédition transcontinentale, souvent considérée comme fondatrice de l’ethnologie française.

Outre ces objets, cette mission a en effet rapporté de nombreux spécimens naturalisés et quelques animaux vivants, qui ont intégré les collections du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Les recherches conduites sur ces collections zoologiques ont elles aussi porté – entre autres – sur leur provenance et les modalités de leur acquisition. A partir de quelques cas exemplaires, on s’interrogera ainsi sur les affinités entre les recherches consacrées aux objets ethnographiques ou aux œuvres d’art et celles dédiées aux animaux. Il s’agira également de pointer les apports et les limites des approches biographiques, lorsque la distinction entre vivant et non-vivant est mise à l’épreuve. On évoquera enfin l’idée de traiter les spécimens naturalisés non comme des objets, mais comme des « restes animaux ».