Affiche de l’association « Défense et renaissance du bocage »
  • Séminaire

Philippe Kernaleguen-Punjabi au séminaire Le Muséum, objet d'histoire

Le jeudi 23 avril 2026, de 17h30 à 19h30, le séminaire « Le Muséum national d’histoire naturelle, objet d’histoire. Recherches, hommes, institutions, patrimoine, enseignement » accueille Philippe Kernaleguen-Punjabi (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) dont l'exposé a pour titre: « L’écologie comme subversion savante : les années 1968 au Muséum ».

  • Le 23 avr. 2026

  • 17:30 - 19:30

  • Séminaire
  • Amphithéâtre Rouelle, Jardin des plantes, Paris

Résumé

Dans le cadre d’une thèse de sociologie historique des sciences, je vous propose de revenir sur un pan méconnu de l’histoire du Muséum : les années 1968. Après des années de développement des technosciences, la période des années 1968 voit l’émergence d’une critique inédite de la « division sociale horizontale ». L’expression de Boris Gobille désigne la division qui « cloisonne les mondes sociaux entre eux, affecte les personnes à des places et à des rôles prédéterminés, et sépare les sujets et les objets du savoir autorisé ». Or l’écologie est l’une des expressions de cette critique, en s’appliquant au cloisonnement des disciplines, à l’autorité arbitraire du savoir académique, et à l’aveuglement d’une modernité industrielle face aux désastres environnementaux qu’elle entraîne.

 Muséum elle n’était jusqu’ici qu’une science pour la protection de la nature coloniale. Désormais, avec cette dimension critique, l’écologie devient l’horizon et l’outil de la rénovation d’une institution qui vit une crise déclenchée par Mai-Juin 68. Qu’il s’agisse de décloisonner les chaires, de moderniser l’histoire naturelle ou d’opposer à la logique aveugle du profit une rationalité écologique, les acteurs du Muséum se saisissent de cette science pour proposer un avenir à l’institution dans la nouvelle société française. Dans ce moment à la fois important dans l’histoire du Muséum et dans l’histoire de l’écologie scientifique, différents points de vue s’affrontent : le directeur proche du pouvoir Jean Dorst, le sous-directeur communiste de la chaire d’ethnobotanique Jacques Barrau, ou encore l’animateur de l’association « Défense et renaissance du bocage » au Service de conservation de la nature François Terrasson.