Dans un récent éditorial, le European Journal of Physics H affirme qu’à mesure que les sous-domaines de la physique suivent l'un après l'autre le chemin de la physique des particules et deviennent lourds, « les perspectives de grandes découvertes à partir de petites expériences » pourraient s'amenuiser. Un éditorial ultérieur de Physics in Perspective indique cependant qu'« il reste à voir quelles [...] perspectives s'ouvrent en examinant les petites et les grandes expériences, ainsi que la relation complexe entre les deux ».

Les physiciens ont utilisé les catégories de « Big science » [science lourde] et de « small science » [science légère] sans trop y réfléchir, tandis que les historiens de la mégaphysique ont eu tendance à considérer la physique à petite échelle comme allant de soi. Pourtant, quel est le rapport entre échelle et pratique dans la physique contemporaine ? La physique, en tant que discipline, est-elle passée de la petite à la grande ? Ce changement prétendument historique s'est-il heurté à des résistances ? A-t-il une portée mondiale ? J'explore ces questions dans le cadre d'un article pour l'Oxford Research Encyclopedia of Physics et je présenterai quelques réflexions à ce sujet.